Destiny la révolution du FPS

Direction les studios de Bungie pour découvrir - enfin - Destiny, l'un des projets les plus innovants du moment, du moins sur le papier. Voici nos premières impressions.

Eric Hirshberg, l'un des grands patrons d'Activision Blizzard a directement annoncé la couleur : Destiny est considéré par l'éditeur comme étant potentiellement aussi puissant que Call Of Duty. Il faut dire que le projet sur lequel travaillent les créateurs de Halo s'avère ultra ambitieux. Près de 360 personnes planchent uniquement sur Destiny, à temps plein, depuis environ trois ans. Autant dire que des moyens considérables sont mis à la disposition du studio de Seattle pour réussir son pari : révolutionner le petit monde du FPS. Rien que ça. Car c'est bien là l'ambition première de Bungie : casser les codes actuels du FPS et faire évoluer le genre vers une dimension multijoueurs inédite.

Vers l'infini et au-dela

Oui, on parle bien de FPS. Bungie sait qu'il maitrise le genre sur consoles depuis la sortie du tout premier Halo. A l'époque, on se souvient que le développeur américain avait introduit un monde plus ouvert que les autres titres du genre. Dans la continuité de Halo, Destiny est présenté comme un FPS « bac à sable ». Le terrain de jeu proposé ? L'univers tout entier et les différentes planètes de notre système solaire. Destiny se déroule dans un futur lointain. Le joueur y incarne un Gardien.

Toute l'histoire tourne autour de ce que l'on appelle le Voyageur, sorte de sphère massive qui permet aux citoyens de voyager à travers l'univers. Mais l' « Age d'Or » ne dura pas longtemps et une menace balaya la planète bleue... Aujourd'hui, il ne reste qu'une seule cité sur Terre, que le joueur se doit donc de protéger. L'idée est aussi de découvrir ce qu'il s'est réellement passé pour que la Terre sombre dans un tel chaos et percer le mystère de ce fameux Voyageur.
Cette trame de fond, comparée à « une suite de livres », représente alors un bon moyen pour envoyer les joueurs aux quatre coins de la galaxie, dans des décors annoncés comme gigantesques. Avant même de penser au gameplay et aux mécaniques de jeu, Bungie a d'abord travaillé sur le monde de Destiny. On parle d'un univers persistant prévu pour durer 10 ans. Oui, vous avez bien lu : dix années durant lesquelles Destiny devrait évoluer en permanence.
« On parle d'un univers persistant prévu pour durer 10 ans »
C'est bien la première fois - de mémoire - qu'un développeur se projette sur une décennie entière. On voit aussi au travers de Destiny une nouvelle cash machine capable de générer des revenus sur le long terme. Pour Bungie et Activision, pas de doute, la route empruntée par Destiny est la bonne...

Si l'on peut comparer certaines composantes du jeu à un MMO, Bungie ne souhaite pas employer ce terme, à juste titre d'ailleurs. En outre, sachez que Destiny ne nécessite aucun abonnement payant. Mais à l'heure où nous écrivons ces lignes, le modèle économique reste encore flou. Si l'éditeur confirme que le jeu sortira bien en boîte, on peut d'ores et déjà imaginer par la suite un modèle parallèle sous forme de free-2-play qui favoriserait les micros transactions.
Documentaire en anglais - Sortir de l'obscurité

Le FPS du futur ?

Destiny met clairement en avant la coopération et la manière dont les joueurs vont devoir s'entraider pour venir à bout de leurs propres quêtes. Comme il s'agit d'un jeu totalement ouvert, le développeur prévient déjà qu'il y aura constamment de nouvelles activités et des missions inédites, car l'idée est également de capter tous les joueurs qui aiment simplement se balader et voyager dans un monde virtuel. Le partage, c'est l'un des mots qui est fréquemment revenu tout au long de la présentation.

Bungie pense qu'une expérience aussi riche que celle qui est annoncée doit se faire à plusieurs. Il met en avant le plaisir de la découverte. Évidemment, on peut rester solitaire et effectuer les missions sans aucun partenaire. C'est un choix. Néanmoins, la console doit être connectée en permanence pour les besoins du jeu qui évolue en temps réel.

Et puis, si Bungie confirme que l'aventure contient « un début et une fin », il n'y aurait pas de campagne dirigiste grand spectacle façon Call Of Duty. Il ne faut pas non plus s'attendre à des joutes endiablées dans des modes de « Deathmatch » classiques... Destiny semble dépasser ce stade en privilégiant un gameplay basé sur la compétition entre les équipes. On peut par exemple imaginer une mission dans laquelle la team gagnante serait celle qui atteindrait en premier l'objectif fixé. C'est une simple supposition étant donné que Bungie est resté volontairement très discret concernant toutes les mécaniques de jeu.

On sait néanmoins que le joueur commence la partie en sélectionnant son personnage parmi les 3 classes proposées : Titan, Hunter et Warlock. Cette dernière classe confirme donc la présence de magie au sein du jeu. Ça peut paraitre assez restreint, mais le but est - dans un premier temps - de rendre l'expérience la plus accessible possible avec des éléments bien identifiés par l'ensemble des joueurs. Destiny n'a pas la vocation de se montrer élitiste, au contraire... Pourtant, Bungie assure que le jeu n'est pas simpliste pour autant.

Justement, on peut ensuite entièrement personnaliser son héros et faire évoluer ses domaines de compétences. Les véhicules seraient également customisables. Mettre la main sur de nouvelles armes, découvrir des objets rares, Destiny récompense constamment les joueurs à l'issue d'une quête. C'est en tout cas l'une des promesses formulées par Bungie. Pour nous donner une idée du déroulement d'une mission, les développeurs nous ont ensuite raconté - avec des artworks - une histoire vécue lors d'une phase de test interne au studio.
« Cette dernière classe confirme donc la présence de magie au sein du jeu »
Joseph et Jason décident de partir pour Mars dans le but de trouver des reliques anciennes. Ils se retrouvent alors dans la ville principale et commencent à préparer chacun leur vaisseau pour s'envoler vers la planète rouge (on ne sait pas encore si ces séquences dans l'espace seront jouables). Une fois arrivés sur place, ils prennent la direction de leur objectif principal en chevauchant un véhicule qui n'est pas sans rappeler l'un des engins présents dans Halo. Ils tentent ensuite de pénétrer dans une immense base contrôlée par les Cabals, de redoutables forces ennemies.
Les adversaires sont trop nombreux et les deux joueurs sont obligés de rebrousser chemin, ils décident alors de passer la nuit dans une zone sûre : un endroit libre qui fait visiblement office de hub, où John et Jason font la rencontre d'un Hunter suréquipé qui souhaite les aider. Bonne nouvelle : ses capacités sont complémentaires avec celles des deux autres. Le lendemain, ils repartent donc tous les trois au casse pipe et viennent à bout d'immenses robots qui gardent précieusement le trésor. A cette occasion, les heureux participants mettent également la main sur de nouvelles armes. Des histoires comme celles-ci, il y en aurait à l'infini selon Bungie.

Entre promesses et zones d'ombres

Alors concrètement, comment ça fonctionne ? Les joueurs pourront-ils uniquement se rencontrer dans des lieux bien précis (des hubs) et partir ensemble en mission ? On pense que ce sera le cas. Mais difficile de le savoir réellement dans la mesure où la présentation fut extrêmement fermée... Pour être honnête, nous n'avons pas vu de vraie séquence de gameplay en situation. On sait néanmoins que les équipes se limitent à 6 joueurs pour les missions.

De plus, Bungie promet une interaction beaucoup plus directe entre les Gardiens. Pas de temps de chargement, pas d'interface particulière, tout serait fait pour éviter d'alourdir les parties et favoriser les rencontres. Le studio américain travaille sur un nouveau procédé au niveau de l'infrastructure réseau pour fluidifier l'ensemble du système. Toutes les tâches techniques s'effectuent en totale transparence pour ne pas entraver l'expérience et l'immersion des joueurs. Il s'agit encore d'une façon permettant de rendre le titre plus accessible.
On s'intéresse maintenant à la partie artistique. Pour les besoins de son projet, Bungie a conçu plus de concepts arts que pour la totalité de ses précédents jeux. En exploitant le système solaire, les designers peuvent s'autoriser toutes sortes de fantaisies. Sur Terre, on peut notamment explorer l'Europe dévastée ou encore une ville de Chicago envahie par la neige. Nous avons également pu voir les colonies de la Lune qui abritent des ennemis au sein d'un énorme trou, une planète Saturne magnifique, ou encore un autre univers laissant éclater une nature fleurissante. Nous avons surtout été surpris par la variété des environnements et le soin apporté à chacun d'entre eux. Les décors proposés offrent une alternance entre science-fiction, heroïc fantasy et space opera.

Star Wars, Stargate, Halo, Mass Effect, autant de références qui nous viennent instantanément à l'esprit en regardant les premiers univers dévoilés. Le voyage s'annonce en tout cas très dépaysant. Du côté des ennemis, nous avons notamment pu faire connaissance avec des pirates des neiges, des espèces de zombies et une flotte de vaisseaux en forme de pyramides. Par ailleurs, les personnages semblent également vraiment réussis, avec des influences venant de tous horizons. Capes, armures hyper classes, casques futuristes, armes stylisées, bottes, les costumes apparaissent comme un étonnant mélange retro-futuriste. Vous pouvez constater cela par vous même grâce aux différents artworks. Bungie s'émancipe donc de Halo, sans en oublier son héritage, en proposant une direction artistique nettement plus diversifiée.
« Alors, Destiny tournera-t-il sur les consoles actuelles ? Oui, selon Activision »
Sur le plan purement technique, les développeurs ont conçu de nouveaux outils, permettant notamment de faciliter la conception des niveaux de manière significative. La courte démo « in game » sur la Lune nous a permis de voir les différents jeux de lumière et les reflets qui évoluent de manière dynamique. Vraiment très impressionnant. Cette séquence laissait également transparaitre une ambiance prenante, angoissante, au sein d'un décor contemplatif. On ne demande qu'à en voir davantage.
Comme pour nous consoler, Bungie a également montré son moteur permettant de gérer des conditions climatiques en temps réel ainsi que le cycle jour/nuit. Destiny affiche alors une vraie prouesse technologique que nous avons pu constater lors d'une démonstration spectaculaire. Alors, Destiny tournera-t-il sur les consoles actuelles ? Oui, selon Activision. Même si l'on se doute bien qu'il sortira aussi sur les prochaines machines.

Quel est le rapport entre les Beatles et Destiny ? La réponse : Paul McCartney. L'ancien membre du groupe britannique collabore en effet avec Marty O'Donnell de Bungie pour composer la bande-son. Et s'il y a bien un élément qui a séduit - sans exception - l'ensemble de la presse européenne, c'est bien la musique ! Les quelques minutes de mélodie nous ont littéralement transporté. Du beau boulot messieurs.

Conclusion

Bungie est de retour. En proposant une vision repensée du FPS, le développeur américain revient sur le devant de la scène avec un maximum de promesses et un projet des plus ambitieux. Et même si cette première présentation ressemblait davantage à une mise en bouche, l'univers de Destiny nous fait déjà clairement saliver. Alors, Bungie sera-t-il à la hauteur de ses ambitions ? Le gameplay pourra-t-il faire honneur à la richesse de la direction artistique ? Les interrogations se bousculent et nous espérons y répondre rapidement. Même si Activision ne semble pas pressé de lancer sa nouvelle licence.